L’Algérie revient timidement en Afrique
Le ministre des affaires étrangères algérien, Sabri Boukadoum, a effectué une visite officielle au Nigeria le 25 novembre où il a été reçu par le président Muhammadu Buhari ainsi que par le ministre nigérian des affaires étrangères Geofrey Onyeama. Sabri Boukadoum a évoqué avec les hauts responsables nigérians la nécessité de relancer les grands projets économiques structurants auxquels les deux pays se sont engagés en l’occurence celui du gazoduc devant relier les deux pays, la route transaharienne mais aussi le projet de fibre optique. Sabri Boukadoum a aussi rencontré un responsable de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CÉDÉAO) avec qui il a évoqué l’intensification de la coopération entre L’Algérie et cette importante organisation interafricaine. C’était la première rencontre d’un responsable algérien avec un représentant de la CÉDÉAO. Sabri Boukadoum s’est ensuite envolé à Niamey au Niger où il a pris part à une rencontre ministérielle de l’Organisation
de la coopération islamique (OCI). Le ministre s’y est entretenu avec plusieurs de ses homologues africains et non-africains avec lesquels il a principalement discuté de la situation sécuritaire aux frontières algériennes. Cette tournée africaine du ministre des affaires étrangères algérien est le signe que les responsables de l’État accordent enfin de l’importance à l’intégration de l’économie algérienne dans son environnement naturel africain. L’Algérie regarde de nouveau vers un continent à qui elle a tourné le dos pendant de longues années mais est-ce que cette prise de conscience est aujourd’hui suffisante? Avec des institutions obsolètes et un président absent, l’État algérien rechigne en plus à recruter les compétences là où elles se trouvent. Des compétences dont il aura grandement besoin en vue d’une éventuelle relance économique. Regarder vers l’Afrique est ambitieux mais encore faut-il se donner les moyens de sa politique.
(Crédits photo: Abdelghani Aichoun)