Rapprochement stratégique entre L’Algérie et l’Allemagne
Les relations entre L’Algérie et l’Allemagne ont pris une toute nouvelle dynamique depuis l’arrivée au pouvoir du président Tebboune et l’installation d’un nouvel État-major à la tête de l’armée algérienne. Pour rappel, dès son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune s’est attelé à redonner un nouveau souffle à la diplomatie algérienne et principalement dans le dossier libyen considéré alors comme une urgence sécuritaire. Tebboune s’est appuyé pour cela sur une équipe de conseillers militaires et diplomatiques qualifiés par nos sources comme étant les meilleurs en Algérie dans leurs domaines respectifs. L’hyperactivité diplomatique qui a caractérisé les premiers mois de la présidence du Raïs actuellement en soins en Allemagne a attiré l’attention des services de renseignement allemand mais aussi français qui ont vu en L’Algérie un sérieux rival dans la course à l’influence en Libye. C’est après l’intense ballet diplomatique qu’a connu Alger entre décembre et janvier derniers que l’Allemagne a décidé de reprendre la main dans le dossier en organisant en urgence la « Conférence de Berlin sur la Libye », une occasion pour l’Allemagne de garder une main européenne dans le complexe conflit libyen
mais surtout une occasion pour ce pays leader de l’Union européenne de canaliser un voisin algérien subitement audacieux et à qui on a pu prêter des ambitions cachées en Libye. L’Algérie fût d’ailleurs le seul pays du Maghreb à être invité à cette conférence bien que la Tunisie soit aussi frontalière avec la Libye. Une façon pour les Allemands de faire un geste envers la toute nouvelle administration algérienne qui n’en attendait pas plus afin d’asseoir sa légitimité internationale. Abdelmadjid Tebboune ira même jusqu’à évoquer un « deal » entre lui et Angela Merkel : L’Algérie freinerait ses activités libyennes à condition que l’Allemagne reconnaisse la nouvelle administration algérienne, mal élue, comme représentante légitime de l’État algérien. Chose faite, Tebboune a pris une photo souvenir aux côtés de Poutine et de Merkel entre autres et L’Algérie s’est effacée en Libye au profit de la longue et inexpérimentée initiative onusienne pour la paix. Mais la maladie du président algérien risque de tout changer, l’Algérie est plus que jamais en position de faiblesse et l’État algérien risque de devoir faire plus de concessions à ses frontières si l’Allemagne, pays sur lequel repose l’Europe, arrivait à sauver la vie du président Tebboune.
(Crédits photo: Jens Meyer/AP)
Un article très bien écrit avec une analyse très poignante !