Sur le plan du droit international, rien ne lie le Maroc au Sahara-Occidental, à Sebta ou à Melilla.
Les revendications territoriales extravagantes font partie de l’ADN du régime marocain depuis les années 50 et le temps et les décennies n’ont pas eu d’effet sur ce fantasme malgré les échecs successifs enregistrés par le Makhzen sur ce front. La première bataille menée par le royaume fut celle de la Mauritanie en refusant de reconnaître l’indépendance de ce pays frère et voisin, considérant son territoire comme partie intégrante d’un « Grand Maroc » qui fait plus partie du rêve que de la réalité. Résultat : la Mauritanie est aujourd’hui un pays indépendant et souverain. La seconde bataille fut celle de la guerre menée contre une Algérie nouvellement indépendante et faible, afin de s’octroyer Tindouf et une partie de Béchar. Résultat : ces deux régions, arrachées à la France par les Algériens sont encore algériennes.
Vint ensuite la bataille du Sahara-Occidental et cet arbitrage rendu en 1975 par la Cour internationale de Justice administrée par l’ONU et déclarant que les Sahraouis sont un peuple indépendant du Maroc. L’ONU considère aujourd’hui ce territoire comme colonisé et c’est par cet énième échec que le régime marocain reste aujourd’hui obsédé. Afin de détourner l’opinion publique des très graves inégalités économiques et sociales que connaît le pays, où 10% de la population possède 50% des richesses, le Makhzen se tourne parfois en direction de Sebta et Melilla, deux villes qui appartiennent à l’Espagne depuis le 15ème siècle et reconnues légalement et assez naturellement comme espagnoles. Sur le plan légal, plus rien ne lie le Maroc à ces territoires qui furent perdus, pour le plus récent, il y a plus de 150 ans.
(Image : illustration des protectorats français et espagnol sur le Maroc aux débuts du XXème siècle, oû le territoire du Sahara-Occidental est déjà séparé du Maroc)