Les Dossiers du Hirak – Le Hirak des « amoureux de la France »
Notre rédaction vous propose d’ouvrir, dans une série d’articles, un sujet qui a été plusieurs fois évoqué, tantôt par l’État, tantôt par une partie même du Hirak, et qui concerne la relation particulière qu’entretiennent certains hirakistes avec l’ancienne présence coloniale. L’influence française en Algérie n’a jamais été aussi discutée que depuis les événements du Hirak et d’aucuns s’accordent à dire que cette influence est palpable chez une certaine frange de ce mouvement aux multiples visages. L’Algérie est plurielle et multiculturelle, elle est au carrefour de multiples influences et l’influence française est très loin de n’être qu’un mythe des tenants du « régime ».
Pour commencer, il faut d’abord clore un sujet aussi vieux qu’improductif : la langue française n’est pas un danger pour l’Algérie, fin du débat. Il existe depuis près d’un siècle en Algérie une langue française algérienne anticolonialiste et nationaliste. La langue française algérienne a permis aux Algériens de s’affirmer face au colonialisme, elle a été une arme redoutable pour notre indépendance. Par contre, ce qui est un danger pour la cohésion de la société algérienne, c’est la soumission de certains acculturés à la culture française à travers une langue qu’ils n’ont pas su adopter. La langue porte une culture, elle peut porter la culture française et elle peut porter la culture algérienne et beaucoup ont succombé, comme nous le verrons, à la première.
(Crédits photo : D.R)