Questions de décolonisation: l’entreprise Google n’est pas neutre
Les 20 dernières années ont montré les limites des grandes organisations à faire respecter le droit international. L’ONU, qui fût pensée comme l’ultime institution capable d’instaurer un monde plus civilisé et moins guerrier, n’a pas pu éviter l’agression américaine sur l’Irak en 2003, et elle n’a pas pu éradiquer non plus les derniers foyers du colonialisme à travers le monde. En atteste le blocage chronique qui caractérise la question palestinienne ou encore celui que connaît le dossier du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique. La présidence tumultueuse de Donald Trump n’a pas aidé l’Organisation des Nations unies à gagner en légitimité, bien au contraire.
La reconnaissance de l’ancien président américain et de son pays de la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël sont deux décisions contraires au droit international, censé garantir un monde pacifié. La question se pose aussi concernant la responsabilité d’autres acteurs tout aussi puissants tels que la compagnie Google qui définit sur son application Google Map Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, une information dénuée de tout fondement légal. L’entreprise Google se range de cette façon du côté de l’illégalité, du côté d’Israël et des conservateurs américains, une position qui pose de sérieuses questions sur la neutralité de cet outil qui tend à devenir universel.
(Photo: capture Google Map avec Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël)