L’Union européenne a besoin de l’argent algérien
L’économie européenne souffre depuis 2015, année durant laquelle l’Algérie a commencé à réduire ses importations de l’Union en introduisant notamment de nouvelles procédures jugées lourdes et néfastes pour l’activité commerciale. L’Algérie, qui a fait face comme tous les autres pays producteurs de pétrole à une chute des prix sans précédent dans le marché de cette matière première, n’a plus les moyens de se permettre autour de 60 milliards de dollars d’importations chaque année. La réduction des importations algériennes à près de 30 milliards de dollars constitue ainsi un manque à gagner important pour les entreprises européennes qui surfaient sur l’appétit algérien pour l’importation. Dans un rapport émis par l’Union européenne et cité par TSA, il est expliqué qu’ « au cours de la période 2015-2019, l’exportation par les EU27 des produits affectés par ces mesures restrictives a chuté de plus de 50% ». Une baisse algérienne des importations qui n’a donc pas plu à l’Union européenne qui accuse depuis quelques années l’Algérie de ne pas respecter l’accord d’association qui lie les deux parties.
Un accord d’association mis en application en 2005 et qui est très défavorable à l’industrie algérienne étant donné que l’Algérie n’exporte rien en dehors des hydrocarbures et qu’elle importe à peu près tout. Sabri Boukadoum, le ministre des affaires étrangères algérien, a d’ailleurs mené il y a deux jours une réunion algéro-européenne durant laquelle les deux parties ont convenu de réexaminer certaines clauses de l’accord. L’Union européenne a mis la pression sur l’État algérien quelques jours avant les négociations en émettant, par le biais de son parlement, une résolution condamnant la situation des droits de l’homme en Algérie. L’État algérien, par le biais de son ministre des affaires étrangères, a expliqué que « l’Algérie sera toujours là pour dénoncer vigoureusement et avec force de pareilles résolutions, et ce, malgré les bonnes relations qu’elle entretient avec les pays de l’Union ». L’Algérie est donc bien décidée à alléger le poids de cet accord avec l’UE sur son économie, reste à savoir de quelle marge de manœuvre elle dispose en cette période de crises politique et sanitaire.
(Crédits photo: Isopix)
Toujours un plaisir de lire vos articles