Algérie Intelligence

Dans un contexte mondial de plus en plus militarisé, l’Armée nationale populaire (ANP) fait plus que jamais face à des défis qui s’imposent et qui sont maintenant à nos frontières. La menace de déstabilisation régionale que constitue le conflit entre le royaume du Maroc et le Polisario vient se rajouter au chaos libyen et à l’anarchie chronique qui prévaut à nos frontières sud. Face à ces menaces, la responsabilité de l’armée algérienne n’a jamais été aussi importante. L’institution qui crie au loup de la « main extérieure » depuis des temps immémoriaux se retrouve maintenant face à ce loup sans pouvoir s’adosser contre une opinion publique désormais incrédule et blasée. Il faut en effet dire que les Algériens ne croient plus au discours de leur armée. L’appui accordé au régime de Bouteflika et l’épisode du Hirak avec Gaid Salah comme porte-parole ont fini par sérieusement porter atteinte à l’image de l’institution au point de la décrédibiliser. L’armée algérienne, dont le surnom fût « La Grande muette », a certes fait des efforts en

matière de communication mais celle-ci reste en deçà des attentes de l’Algérien 2.0. Pourtant, l’ANP a de charmants avantages à mettre en avant. Si elle jouit d’un piètre score en matière d’image auprès des Algériens, l’institution qui se veut l’héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) reste « respectée » par ses ennemis, ou « crainte » pour être plus précis. Car en langage militaire, le respect se gagne lorsqu’on est craint et l’ANP, avec le premier budget militaire en Afrique depuis bientôt dix ans, a de quoi faire réfléchir les plus ambitieux. De plus, L’armée algérienne vient de faire l’acquisition, pour près de 2 milliards de dollars, d’une importante commande en avions militaires de type SU-57. Une technologie ultramoderne que seule la Russie posséderait. Avec cette acquisition, l’Algérie devient le premier des pays dits du « sud » à posséder cette technologie dite de « cinquième génération ». De quoi en effet tenir les ennemis en respect.