Algérie Intelligence

L’information est à prendre avec prudence mais les éléments qui sont en la possession d’Algérie Intelligence convergent vers l’implication du SIS (Secret Intelligence Service), dénomination des services de renseignements britanniques, dans une campagne d’informations mensongères (fake news) visant l’Algérie et une dizaine d’autres pays dont la Tunisie. L’affaire est liée à la propagation dans plusieurs médias, dont Algérie Intelligence, d’une information faisant référence à une décision des Émirats arabes unis de suspendre l’attribution de visas aux ressortissants de plusieurs pays dont l’Algérie. Une information qui a mis la pression sur les autorités algériennes qui ont ensuite réagi, après consultations, en démentant la nouvelle via l’agence APS. L’APS souffrant d’un déficit de crédibilité, il nous a fallu faire plus de recherches afin de relier tous les éléments du dossier. Si les services de renseignements britanniques (SIS) sont en effet impliqués dans cette campagne, ils n’en sont cependant pas les instigateurs. Ce sont principalement les services diplomatiques et militaires émiratis et marocains qui sont à l’origine de ce coup médiatique visant à porter atteinte à l’image des pays ciblés.

Les deux monarchies sont toutes les deux impliquées dans des conflits armés en plus d’être des alliés de longue date. Les Émirats arabes unis voulaient notamment punir la Tunisie et l’Algérie de leurs relations courtoises avec la Turquie, citée aussi dans la liste des pays ciblés par la suspension des visas, et le Maroc a bien évidemment intérêt à affaiblir l’Algérie qui est le principal soutien du Front Polisario qui vient de reprendre la guerre contre le royaume. Quant aux services de renseignements du Royaume-Uni, très proches des Émirats arabes unis , ils ont principalement servi à introduire le document supposé être émis par les autorités émiraties auprès de la très sérieuse agence Reuters. L’Algérie, par le biais de l’APS, a affirmé avoir eu la confirmation de la part des représentants des Émirats en Algérie que le document en question était un faux. L’agence Reuters, d’habitude rigoureuse, se serait-elle donc basée sur un document douteux afin de propager une information si sensible? Cela ne serait pas arrivé sans l’aide de fonctionnaires du renseignement bien introduits au sein de l’agence. À noter que selon nos informations, des Algériens continuent de rentrer aux Émirats et d’en sortir sans souci majeur.