Algérie Intelligence

2020 n’a pas été une bonne année pour la paix dans le monde, c’est en tout cas ce qui ressort des nombreux conflits armés et moins armés qui ont marqué une année qui aura été pleine. Dans le plus grand pays d’Afrique, la société qui apprend à vivre dans l’Algérie post-hirak ne cesse de constater la dégradation générale du cadre de vie dans un contexte mondial marqué par une pandémie dévastatrice pour les économies les plus fragiles. L’Algérie, confrontée à la crise économique la plus dure de son histoire, doit en plus gérer une transition politique douloureuse mais aussi plusieurs conflits armés à ses frontières. Même si l’Algérie n’est directement impliquée dans aucun de ces conflits, du moins pas officiellement, le fait qu’ils soient à nos frontières exige une mobilisation longue et coûteuse. Cela fait maintenant près de 10 ans que L’Algérie vit avec la menace permanente sur ses frontières que représente en premier lieu la guerre en Libye.

À cela s’ajoute une situation quasi chaotique aux frontières sud étant donné l’incapacité des Etats malien et nigérien à assurer l’ordre dans le nord de leurs pays respectifs. À l’ouest, le Polisario, le mouvement nationaliste sahraoui, vient de déclarer la fin du cessez-le-feu avec le royaume du Maroc ce qui signifie le retour à la lutte armée pour cette organisation soutenue diplomatiquement par l’Algérie, Cuba et l’Afrique du Sud entre autres. L’armée algérienne est ainsi mobilisée aux frontières dans un état de vigilance permanent à l’est, dans le sud et à l’ouest du pays, trois régions parmi les plus sensibles de notre continent. Les défis sécuritaires auxquels fait face la nouvelle administration algérienne sont immenses et l’argent pour alimenter l’état de guerre à nos frontières risque de manquer en cette période. L’Algérie pour se sortir de ce virage étroit aura besoin de beaucoup de génie et de résilience.