Les Dossiers du Hirak – épisode 03 : Quand les « Réseaux de Toufik » faisaient trembler Gaid Salah
Ce n’était un secret pour personne, Gaid Salah n’aimait pas Toufik et le considérait comme un danger et un obstacle à ses ambitions. Celui qui fut chef d’état-major durant l’une des périodes les plus sensibles de l’histoire de notre pays considérait le général à la retraite Mohamed Mediene avec beaucoup de méfiance étant donné l’influence tentaculaire qu’a réussi à asseoir celui que l’on surnomme mystérieusement « Toufik ». Gaid Salah avait-il raison de se méfier autant de celui qui a dirigé les services secrets algériens durant près d’un quart de siècle ? Sans doute. Gaid Salah n’était pas apprécié par beaucoup d’officiers supérieurs et Toufik restait respecté même loin des affaires. De plus, de nombreux rapports sécuritaires commandés par l’état-major de l’époque indiquaient l’influence discrète mais efficace de « réseaux de meneurs » qui activaient au sein du Hirak et qui se chargeaient notamment de créer des slogans.
Qui avait réussi à mobiliser ces réseaux ? Qui finançait les affiches géantes de Bordj Bou Arreridj et d’ailleurs ? Les rapports sécuritaires n’étaient pas en mesure de le dire mais Gaid Salah savait qui était à l’origine de tout cela, c’était bien évidemment Toufik. Mécontent d’avoir été évincé de la Trinité sur laquelle reposait le régime de Bouteflika (Présidence – DRS – État-major), Toufik aurait tout fait afin d’éviter un cinquième mandat et un pouvoir prolongé dans le temps à Said, le frère conseiller du président. L’histoire ne dit pas si Toufik fut appuyé ou non par des éléments influents au sein de l’armée qui auraient été secrètement opposés à un cinquième mandat et à Gaid Salah, mais il est presque certain que le général à la retraite Mohamed Mediene a continué à avoir beaucoup d’influence sur la vie politique et sociale algérienne même loin du pouvoir.
(Crédits photo : D.R)