Le Hirak et le Hirak originel
Les Algériens fêtent ainsi le 22 février le deuxième anniversaire de leur mouvement, celui qui leur a permis de se débarrasser du clan Bouteflika: le « gang » (العصابة). Mais pour de nombreux militants, les revendications du Hirak sont restées lettre morte et beaucoup considèrent qu’il est temps de donner un second souffle à un Hirak qualifié de révolutionnaire. Aujourd’hui, les rues de plusieurs grandes villes algériennes étaient noires de monde et les revendications étaient claires : l’avènement d’une nouvelle ère moins militaire et plus transparente. Beaucoup exigent même une seconde « indépendance » qui libérerait le pays d’un système politique jugé aujourd’hui définitivement corrompu.
L’État de son côté narre sa propre histoire et ne reconnaît pas le Hirak mais reconnaît plutôt le Hirak « originel ». Selon le récit de l’État, le Hirak originel, le vrai, est celui qui a permis le départ du clan Bouteflika. La suite du mouvement, là où les slogans ont commencé à s’attaquer au rôle de l’armée, est considérée comme une déviance commanditée par des ennemis de l’Algérie qui seraient notamment appuyés par des réseaux pro-français. Le 22 février 2021, le Hirak et le Hirak originel ont marché dans les rues algériennes. Les deux mouvements souhaitent une Algérie sûre et l’espoir est permis pour une Nouvelle Algérie où il y aurait de la place pour les deux.
(Crédits photo: AFP)